L'église Saint Pierre de Romilly-sur-Aigre, a été érigée à l'emplacement de l'ancien château des seigneurs de la Grand' Cour. L'ensemble actuel a été construit à trois périodes différentes qui s'échelonnent du XV reconstruite vers la fin du XVème au XVIIIème siècle.
La partie la plus ancienne est la nef, elle date de la fin du XVe siècle. Elle présente la particularité de posséder des baies romanes dans son mur nord et des baies gothiques dans son mur sud. Une belle piscine flamboyante indique le niveau de l'ancien sanctuaire.
Vers la fin du XVIe siècle fut ajouté le chœur, constitué de deux travées et d'une abside à trois pans coupés qui avait été prévue voûtée comme en témoignent les colonnettes engagées d'où s'amorcent les nervures des ogives. Sur les lambris du cul de four de l'abside est peinte une scène biblique. La voûte est entièrement lambrissée avec entraits et poinçons apparents. La charpente à été réparée en 1746 et le lambris en 1766 (inscriptions).
De plus, 10 croix de consécration sont intégrées dans les murs de la nef et du chœur.
Au XVIIe siècle, un bâtiment de deux étages a été rapporté en avant du pignon occidental. Sa façade flanquée de deux tours rondes, est ornée de trois niches, une seule étant occupée par une statue polychrome de Saint-Pierre placée là au XVIIIème siècle. La toiture est agrémentée de deux fausses lucarnes, dont l'une fait office de cheminée.
En entrant sous le porche, on découvre, au sol, un beau dallage en pierres, seul vestige de l'ancien caquetoire avec, dans la salle du premier étage, les trois corbeaux en triangle qui soutenaient la charpente et, face à l'entrée, l'ancien portail à gâble du XVIe siècle est visible derrière les poutres. De chaque côté se trouve une salle : celle de droite étant équipée d'une cheminée, c'était une cuisine, celle de gauche servait aux communs.
Au-dessus du porche, on accède à deux salles d'environ 60m2 par un escalier en colimaçon situé dans la tour sud. La salle du premier étage est parquetée et celle du deuxième étage, sous la charpente, est carrelée.
Cet étrange bâtiment (construit, avec l'autorisation de Louis XIV, par Jean de Pleurre seigneur de Romilly et de la Ferté Villeneuil) a servi d'hôtel-Dieu pendant une trentaine d'années, jusque dans les années 1730. Il accueillait les malades des deux paroisses ainsi que ceux de Cloyes. Devant l'aspect peu fonctionnel de l'établissement, l'hôtel-Dieu est retourné à la Ferté Villeneuil.
Par la suite, la salle du premier étage servit de salle de spectacle au début du XXème siècle, puis de lieu de stockage de céréales. Cette partie de l'église qui appartenait toujours au domaine du Jonchet a été rachetée par la Commune au début des années 1980. Au cours des siècles l'édifice bénéficia de nombreuses restaurations.
Au XVIIIe siècle, plus précisément en 1731, sont mis en place le retable du maître autel, les lambris furent remplacés en 1748 pour le chœur et en 1766 pour la nef, et la grille monumentale qui sépare le chœur de la nef. A cette occasion, les baies du côté est ont été bouchées. La grille monumentale provient de l'abbaye de Saint Avit à Saint-Denis-les-Ponts. Cette grille n'étant pas adaptée à la largeur de l'église, on ajouta, de part et d'autre de celle-ci deux petits autels qui, en fait, la tiennent debout.
Les noms des artisans qui y ont travaillé y figurent toujours, au fond de la nef sur le côté nord.
En 1862, ce sont les peintures intérieures qui ont été restaurées. A cette occasion, on mit au jour des fragments de fresques, ainsi qu'une litre qui faisait tout le tour de l'église. L'ensemble n'a pas été gardé, malheureusement.
Le clocher a été reconstruit dans les années 1920-1930. Enfin, dans les deux dernières décennies, l'édifice bénéficia d'une restauration de grande ampleur ; ce furent successivement la toiture, la voûte, les fenêtres et l'escalier de l'ancien hôpital, les menuiseries intérieures, les peintures et les vitraux de la nef.