L'aspect pittoresque de Bois Ruffin et son état de conservation en font un intéressant monument féodal, témoin de l'architecture militaire et défensive du XIIIème siècle.
L'origine de la forteresse :
Il est fort probable que le château fut fondé dans le second quart du XIIème siècle. Il s'agissait sans doute d'un noyau fortifié avec une enceinte de terre surmontée d'une palissade avec peut être un premier donjon. La forteresse visible de nos jours serait le fruit d'une refortification d'un site existant.
L'étude des parties maçonnées de Bois Ruffin et la comparaison avec le château d'Alluyes indiquent qu'il aurait été construit dans les années 1240-1250.
Les différentes parties de Bois Ruffin :
C'était un noyau fortifié construit en grison, implanté sur un îlot entouré de deux étangs, aujourd'hui disparus, qui alimentaient les fossés. Autrefois, il était ceint d'une courtine circulaire flanquée de quelques tours semi-circulaires presque totalement ruinées et d'un mur d'enceinte passablement détruit.
Assez bien conservée, la massive tour carrée garde l'entrée de la cour où s'élève le donjon.
Avec des murs d'une épaisseur de 3.60 mètres, le donjon était composé de quatre niveaux :
- A l'intérieur du donjon, le rez-de-chaussée, doté d'un puits en son centre, n'était accessible que par un escalier en bois et servait sans doute de magasin.
- Le deuxième niveau est celui par lequel on entrait. Il était situé à la même hauteur que le chemin de ronde du rempart : une minuscule ouverture éclairait la salle parcimonieusement. Des latrines en encorbellement étaient présentes ainsi qu'une cheminée.
- La communication avec le troisième niveau devait se faire par un escalier intérieur en bois. éclairé par deux fenêtres rectangulaires à meneau et par une baie, cet étage était apparemment le logis seigneurial.
- Le dernier étage servait de système de défense. Il est remarquable du fait de sa conservation : les créneaux d'origine sont presque intacts avec leurs archères ménagées dans les merlons (partie pleine d'un parapet entre deux créneaux) ainsi que la ceinture de trous de boulins (trous laissés dans la maçonnerie après la dépose de la pièce de bois horizontale) qui couronne ce niveau.
Classé Monument Historique en 1924, le site où s'élève la vieille tour, fut acquis en 1934 par M. Henri Lecomte, qui fut maire de Courtalain de 1920 à 1925.
ATTENTION cet édifice est privé et ne se visite pas.