Il semblerait que, au début du XIIe siècle, le comte de Blois Thibault VI commença la fondation de la Maison Dieu.
Elle était située sur la paroisse de Saint-Pierre. Le premier document qui nous en révèle l’existence est une charte de Thibault VI datée de 1218
Vers 1440, la Maison-Dieu était alors dans un état voisin de la ruine. Les fermes qui composaient son principal revenu, étaient ravagées et incultes, par suite de la guerre. Au commencement du XVIe siècle, et depuis longtemps déjà, la Maison-Dieu de la Ferté avait dégénéré de son institution primitive. Il y avait bien un maitre ecclésiastique, nommé par le seigneur, mais ce maitre n’y faisait plus sa résidence comme autrefois; il n’y avait plus les frères et sœur condonnés pour la gouverner, mais seulement un gardien: ce dernier était quelquefois un prêtre, plus souvent un laïque. En 1531, trois personnes sont mortes vde la peste à la Maison-Dieu lors de terrible épidémie.
Dès le commencement de son règne, le roi Henri IV, à l’exemple de ses prédécesseurs, travailla à la réforme des hôpitaux du royaume. Il entreprit de nommer lui-même les maîtres de ces établissements, pourvus jusqu’alors par le seigneur du lieu, selon l’antique usage. Cette réforme ne se fit pas sans secousses pour l’Hôtel-Dieu de la Ferté. Le seigneur, qui voyait dans cette mesure une atteinte à ses droits et à ses prérogatives séculaires, résista pendant près de vingt-cinq ans à l’autorité royale.
Après l’établissement de l’hôpital à Romilly, l’ancienne Maison-Dieu de la Ferté avait été à peu près abandonnée et ses jardins loués à des particuliers. La plupart des malades de La Ferté refusaient d’aller à Romilly sous prétexte qu’ils demeuraient à La Ferté et obtenaient de se faire soigner à leur domicile. Aussi en 1714, les administrateurs alors en charge réservèrent l’Hôtel-Dieu et les jardins « pour loger un maître d’école, qui aura soin des malades, d’enseigner les plus pauvres. A partir du printemps 1720, l’hôpital de Romilly ne reçu plus de malades et le mobilier fut transféré à la Ferté. Dans les années qui suivirent, on restaura les bâtiments de l’Hôtel-Dieu, ainsi que la chapelle. Celle-ci fut bénie le 9 octobre 1724. Au mois de mai 1720, deux sœurs de l’Institut des Filles de la Charité de Montoire vinrent s’établire à La Ferté, mais n’y restèrent que fort peu de temps.
Vu le délabrement et la mauvaise disposition du local. Le soin des pauvres fut donc encore une fois abandonné à des mains laïques. Afin que les sœurs de Montoire reviennent à La Ferté, au printemps 1729, toutes les constructions nécessaires au logement des sœurs et des malades et réparations furent faites sous la direction de l’abbé Boisganier, administrateur en charge. Le 5 décembre de la même année, la supérieure de l’Institut de Montoire revint avec deux sœurs qu’elle installa à l’Hôtel-Dieu de La Ferté. Le 19 février 1796, l’administration de l’hospice fut attribué par le département aux municipaux de Cloyes, qui en prit possession. Ils tinrent leur première séance à Cloyes, le 15 mars suivant. Les sœurs en place ayant toujours donnés soins et secours aux
pauvres malades, à la satisfaction des administrations précédentes, furent reconduites dans leurs fonctions. A la date du 4 février 1797, l’administration nomma une commission de cinq membres pris à Cloyes, Romilly, La Ferté et Charray. Ils furent installés le 20 février et siégèrent à La Ferté. L’Hospice subit en 1808 un important changement. La sœur Suzanne Lepage, économe étant décédée le 5 janvier 1808, l’administration demanda son remplacement à la maison-mère, qui ne fut pas en état d’y pourvoir. Le 2 mai, la commission pria le préfet de lui obtenir des Sœurs de Charité établies dans le diocèse, pour gouverner l’hospice. Le mardi 20 décembre 1808, le préfet en personne installa deux sœurs de la Communauté de Saint-Paul, dite de Saint-Maurice. Les deux premières Sœurs de Saint-Paul ne restèrent qu’un an, l’année suivante, une troisième fut adjointe aux deux remplaçantes. En 1810, 839 francs furent dépensés pour la construction d’une nouvelle salle des malades, de sorte que les salles, au lieu de huit lits, pouvaient en contenir douze. Le 13 avril 1840, M. le comte de Tarragon fit observer à la Commission que, la population de La Ferté et de Romilly ayant augmenté d’un quart depuis vingt ans, que le nombre des indigents s’était par la même accru proportionnellement et comme les revenus de l’Hospice avaient à peu près doublé, il demanda à la Commis
sion d’ajouter trois nouveaux lits à ceux déjà existants et d’adjoindre une nouvelle Sœur au personnel de l’établissement. Comme conséquence de l’augmentation des lits, une nouvelle salle des malades fut construite en 1843. en 1877, fut construite la nouvelle école de filles, annexée à l’Hôtel-Dieu. L’école fut bénite solennellement le 31 mars 1878. depuis longtemps, il était question de la reconstruction de l’hôtel-Dieu. Après bien des pourparlers, on finit par adopter les plans de M. Piebourg. L’adjudication des travaux eut lieu le 16 mai 1886. Les travaux durèrent plus de deux ans et les nouveaux bâtiments furent bénis le 7 juillet 1889 par M. Legué, vicaire général et supérieur de la Communauté de Saint-Paul, délégué par Mgr l’Evèque de Chartres.
Dans la cour, demeurent des chapiteaux de la chapelle Saint Denis qui fut démolie en 1892, pour faire place à la cour du nouvel Hôtel-Dieu. Depuis un siècle, elle servait de bûcher.
Cette ancienne Maison Dieu est devenue une maison de Retraite, puis depuis 2014, c'est en Gîte de groupe 44 personnes que s'est reconvertie cette Maison Dieu.